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aigle du quercy

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4 septembre 2014

GASTON FEBUS

 

gaston febus  GASTON III de Foix-Béarn dit « Gaston Fébus » (1331 - 1391)

  surnommé « le Lion des Pyrénées »

   A l'évocation de ce nom, tous les Béarnais, tous les Pyrénéens et au-delà tous les   Occitans éprouvent une nostalgie. Nostalgie d'un temps ou ils étaient gouvernés par  un Prince juste, aimant son peuple, et ce au milieu de voisins ravagés par la guerre de cent ans entre Français et Anglais, et encore pire parles Compagnies de Brigands.

 

 

 

Fin diplomate, chef de guerre redoutable et stratège avisé,

Belle allure, chevelure blonde resplendissante,

Poète, troubadour, grand chasseur, érudit, amateur d'art

Gestionnaire avisé de son Royaume, épris de Justice.

N'en jetons plus … Ceci est pour sa vie publique. Quant à sa vie privée elle ne fut qu'une accumulation de déconvenues, d'échecs et de catastrophes (pour la plupart provoqués par lui-même…). Mais il n'est pas rare encore de nos jours que tout homme possédant un esprit lumineux ait parfois un revers sombre de sa médaille.

 

Mais quels sont ces principaux faits qui encore près de sept siècles plus tard ont rendu cet homme si populaire et admiré de tous ceux qui ont étudié son cas.

 

Maintien de son indépendance :

Par une incroyable habileté diplomatique, il a su jouer sur le fait qu'il était pour certaines possessions vassal du Roi de France, mais pour d'autres du roi d'Aragon ou du roi d'Angleterre. Quant au Béarn, il n'était vassal de personne sinon de Dieu.

 

Sécurisation de ses possessions.

A cette époque là, du fait de l'affaissement du pouvoir royal, puis de la guerre de cent ans, toutes les régions étaient écumées par les compagnies de Brigands . Ces compagnies étaient composées d'aventuriers de tout poil, de petits seigneurs en rupture de ban avec leur suzerain, etc... Ils pillaient et rançonnaient les populations, qui se trouvaient dépouillées deux fois : par les brigands et par les Sénéchaux et autres collecteurs d'impôts.

De plus, les finances royales étant le plus souvent à sec, les rois empruntaient aux compagnies de brigands et devaient donc augmenter les impôts pour rembourser !!! Cycle infernal.

Pour ce qui est de Gaston Fébus, lui au pouvoir, la première compagnie qui s'aventura pour piller ses sujets fut poursuivie jusqu'aux environs de Toulouse et fut massacrée avec une telle violence et de telles atrocités, ce qui, même pour l'époque, créa une grande épouvante parmi ceux qui, sait-on jamais, auraient eu des idées similaires..

Et les sujets de Gaston Fébus ne furent plus jamais inquiétés …

 

Politique économique et fiscale juste

Il considérait que les impôts devaient rester modérés de façon à ne pas entraver ou décourager les activités agricoles, artisanales et les échanges . Mais attention ! Gaston Fébus n'était pas un philanthrope, il aimait au contraire beaucoup l'argent. Il pensait qu'à terme l'augmentation générale de l'activité amènerait de nouvelles ressources fiscales. Du gagnant-gagnant, quoi . A méditer .

Le Moyen-âge étant une période ou malgré les vicissitudes, les foires se développaient, les marchands, colporteurs et camelots sujets de Gaston Fébus, nombreux, ne tarissaient pas d'éloges sur leur Maître auprès des autres populations, ce qui contribua fortement à la renommée de celui-ci.

 

Faits d'armes 1356/1358 . Croisade en Pologne. écrasement de la Jacquerie à Meaux :

Gaston Febus se trouvait à PARIS ou il avait refusé de faire allégeance au Dauphin pour le BEARN dont il ne tenait la légitimité « que de DIEU et de son épée » . Pour cette « faiblesse en paroles », il fit quelques mois de prison. Libéré, il alla fêter cette liberté retrouvée dans quelques lieux de plaisir de la capitale, ou il rencontra son oncle Jean de Grailly, captal de Buch. Ils décidèrent, pour purifier leur foi et sanctifier leurs armes, de partir en croisade en Pologne, pour aider les Chevaliers Teutoniques à combattre des « païens » cherchant à détruire la civilisation chrétienne.

A leur retour, ils retrouvèrent la France à feu et à sang . Nous étions en pleine Jacquerie . Le Roi était toujours prisonnier des Anglais . Toute la famille royale avait été regroupée à MEAUX ou elle était censée être en sécurité, ce qui était loin d'être le cas. Lorsque Gaston Fébus et le captal de Buch arrivèrent, ils anéantirent les assiégeants, sauvant ainsi in extrémis la famille royale.

Mais sur le plan politique cette action fut contreproductive pour Gaston Fébus . Le Roi, ayant retrouvé son siège, aura toujours une grande méfiance pour ce seigneur un peu trop entreprenant à son goût !

 

La bataille de Launac 5 décembre 1362 :

Le feu ne s'était jamais éteint entre Gaston Fébus et le comte d'Armagnac, principal pilier du camp Français dans la région. De nombreux seigneurs ayant rejoint Armagnac, il devenait temps pour ceux-ci de récupérer les possessions de Foix

Le choc entre les deux armées, Foix et Armagnac était inévitable. Il eut lieu à Launac, localité située à une trentaine de kilomètres de TOULOUSE, dans l'actuel département de Haute-Garonne.

Les armées du comte d'Armagnac étaient plus nombreuses, lourdement armées mais peu mobiles.

Après une première charge des Armagnacs, les archers de Foix, très réactifs, eurent vite fait d'encercler les chevaliers adverses qui furent tous faits prisonniers avec le comte d'Armagnac lui-même... On estime leur nombre à 900 .

Dans le contexte chevaleresque de l'époque, les prisonniers n'étaient libérés que contre rançon . Tous jusqu'au plus petit durent payer, le comte de Foix ne faisait pas grâce de la plus petite monnaie.

Le total des sommes retirées était fabuleux, il permit à Gaston Fébus de mener une politique de prestige . Une partie du trésor restera encore à sa mort 30 ans plus tard.

Cette victoire accroîtra encore le prestige de Gaston III. Nombre d'habitants, seigneurs, capitouls de Toulouse, etc… se mirent à rêver d'une réunion sous la bannière de Fébus, au sein d'un royaume pouvant égaler celui de France . On n'était pas loin d'un état occitan, mais on n'allait pas déclencher une nouvelle croisade contre les Cathares ...

 

Pour autant, les bisbilles avec le comte d'Armagnac, les Français, les Anglais et le Prince Noir, l'Aragon ne cessèrent jamais .

 

Le poète, le troubadour, le chasseur, l'homme de science :

IL était toujours indésirable en France, entendons par là PARIS . Le parti Armagnac avait la main sur la Cour royale . Qu'à cela ne tienne, fort des sommes considérables qu'il avait reçues après Launac, il fonda à Orthez sa propre Cour, qui rivalisait avantageusement avec Paris. Il collectionna dans sa bibliothèque des ouvrages en latin, grec, occitan, français, langues qu'il maîtrisait parfaitement.

On pouvait parler de politique, son réseau d'informateurs lui permettait de savoir en permanence ce qui se passait en Europe.

Les belles femmes se pressaient. Est-ce pour cela qu'il répudia sans ménagement son épouse légitime Agnès de Navarre, ce qui sera par la suite lourd de conséquences ?

Les parties de chasse étaient légendaires . Mais il ne chassait pas que pour tuer des animaux . Il en profitait pour accumuler des connaissances sur la faune, la flore, les techniques de chasse.

Il en profita pour exposer tout son savoir dans « Le Livre de la chasse » qui constitue un ouvrage majeur du Moyen-âge, pouvant être avantageusement comparé avec d'autres livres de cette époque dont « Les très riches heures du Duc de Berry ».

Ce livre est écrit en français car Gaston Fébus voulait « espanter » l'aristocratie française.

Sa cour était aussi le rendez-vous des poètes, érudits, gens de lettres.

Enfin le célèbre chroniqueur de l'époque Jean Froissart en avait fait un portrait très flatteur dans ses chroniques, ce qui augmenta encore sa popularité.

 

La face obscure de sa personnalité :

On ne saurait terminer sans évoquer sa vie privée qui ne fut pas, c'est le moins qu'on puisse dire, aussi glorieuse que sa vie publique.

Il évoque ce côté dans « Le livre des Oraisons », écrit vers la fin de sa vie . Il s'avoue des péchés, sans préciser lesquels. S'ensuit des prières, des demandes de miséricorde divine.

«Je ne suis rien, si ce n'est vanité, ombre mortelle, prudence ténébreuse, terre abandonnée et vide qui sans ta bénédiction ne porte aucun fruit, sauf la confusion, le péché et la mort. » Ne s'agit-il pas là d'une des plus belles affirmations d'un homme face à Dieu ?

Son unique fils légitime voulut l'empoisonner (Pourquoi ?). Il le mit en prison et vint l'interroger de façon un peu trop brutale et il mourut. C'est du moins ainsi que cela est relaté, mais les historiens sont un peu septiques.

Comme il avait imprudemment et prématurément répudié son épouse légitime, il n'avait plus aucun héritier direct.

Il mourut subitement quelques années après (1391) au retour d'une partie de chasse.

Si bien que de tous les efforts de sa vie pour garder son indépendance, œuvrer pour la sécurité et le bien-être de ses sujets, consolider ses états et aller vers un grand état occitan, il ne restera :

- RIEN -

 

Ah, si, j'oubliais ! Il nous reste encore aujourd'hui une des plus belles chansons jamais écrites, qui est devenue l'hymne de l'occitanie, adoptée par de nombreux clubs de rugby, dont le stade Toulousain.

Elle est donc, près de sept siècles après, toujours chantée dans les stades . (La Marseillaise, avec son « sang impur » sera -t-elle chantée dans cinq siècles ?)

 (Extrait)                     

Dejós ma fenèstra
I a un aucelon
Tota la nuèit canta
Canta sa cançon

Repic :
Se canta, que cante
Canta pas per ieu
Canta per ma mia
Qu’es al luènh de ieu

Repic

Aquelas montanhas
Que tan nautas son
M’empachan de veire
Mas amors ont son

Repic

Abaissatz-vos, montanhas
Planas auçatz-vos
Per que posqui veire
Mas amors ont son

Repic

Aquelas montanhas
Se rabaissaràn
E mas amoretas
Se raprocharàn

Repic

 

 

dscn2296Chateau de Mauvezin, géré par une association

chargée de maintenir sa mémoire.

J'en recommande la visite

 

dscn2451


 

 

 

Aquelos montanhas

que tan nautas son

Vue depuis le donjon de Mauvezin

livre chasse veterinaires

 

 

Le livre de la chasse / les vétérinaires

 

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2 septembre 2014

Bonne affaire

Bonne affaire

Je connais une maison à vendre .

Située près centre ville à MONTAUBAN (82)

Maison individuelle de type Toulousaine.

Consulter le site :

locnaves.fr

 

12 août 2014

EGALITE HOMMES-FEMMES

L'EGALITE HOMMES-FEMMES

 Lisant un article de presse, une information me sauta à la figure : en Suède, les hommes ont obligation de pisser accroupis, au nom de l'égalité hommes femmes !

 J'en tombais à la renverse ! Ainsi, ce peuple était assez intelligent pour s'adapter à l'évolution de l'humanité. Tout le monde doit être pareil : les hommes et les femmes identiques, les riches devront se faire pauvres et les trop dégourdis paraître idiots.

Tout comme ces tomates de supermarchés toutes uniformément rouges, clonées, calibrées, et qui n'ont aucun goût, mais cela n'a aucune importance.

 Cette proposition me faisait réfléchir. Et j'avais beau réfléchir, je ne voyais notre peuple que "tard-avisé", incapable de s'adapter au devenir de notre race.

 Mais au bout du compte une idée me vint : Ces Vikings ne sont pas comme leurs ancêtres, ils ont perdu la boussole, ils font fausse route. Pour respecter l'égalité, il ne faut pas faire pisser les hommes comme les femmes, accroupis, mais revenir faire pisser les femmes comme les hommes, debout .

 Je me souviens, étant petit, que ma grand'mère et les autres mémés, pour pisser dans les champs, allaient contre une haie ou une rangée de maïs, dos tourné. Elles soulevaient leurs cotillons et, bien droites, faisaient ce qu'elles avaient à faire. Personne ne trouvait à redire.

Sans le savoir, nous étions en avance sur le siècle ...

 Pour en finir, nous sommes encore tout de même en liberté ! Aux toilettes, porte verrouillée, chacun peut pisser comme il en a envie, personne ne viendra contrôler.

 


Legisant un article de premsa, un informacion me sautèt pel morre : En Sueda, los òmes an obligacion de pissar aclatats, al nom de l'egalitat òmes-femnas !

N'en tomberi d'esquina ! Atal, aquel pòple era pro intelligent per s'adaptar a l'evolucion de l'umanitat. Tot lo mond diu esse parel : los òmes e las femnas identics, los rics deuran se far paures et los tròp degordits paréisse colhons .

Tot com'aquelas tomatas dels supermercats totas rotges parel, clonadas, calibradas, e que n'an pas brica de gost, mas aquò rai .

 Aquela proposicion me fasiá soscar . E sosqui que soscavi, ne vesiái nostre pòple que tard-avisat, incapable de s'adaptar al devenir de nostra raça.

 Mas fin finala una idèia me venguet : Aqueles Vikings son pas coma lors reires, an perdut lo carabiròl, fan falsa rota. Per respectar l'egalitat, cal pas far pissar los òmes coma la femnas, aclatats, mas tornar far pissar las femnas come los òmes, quilhadas .

Me soveni, quant eri pitchonet, que ma mairina e las autras meninas, per pissar dins lo campestre, anavan contr'un bartàs o una rega de milh, cuol virat . Solevavan los gonels e, pla drechas, fasián çò qu'avián a far. Diguns ne trovava a redire.

San saber, eren en avança su'l siècle …

 Per acabar, sem encara en libertat ça que la ! Al cagador, porta clavada, cadun pòt pissar coma n'a enveja ; diguns vendra contrarotlar .

 

4 août 2014

Réception ordre de mobilisation chez ma mère en 1914

1914 ENTA MA MAIRE

 Vos vau contar una istòria que m'a contat ma paura maire.

 Ma maire èra nascuda dins una bòrda en Carcin

Aquesta familia èra pas pla rica, mas ça que la avian de vianda. E ne caliò perque i aviò seis mainatges en 1914.

 Un matin, lo vailet arribèt del vilatge a bicicleta. Era tot tremolent e enjaurit, fasiò que dire «A esclatat ! A esclatat !... » Lo paire i diguèt :

- Perròt, calma te ! Qu'es aquò qu'a esclatat, la maquina ?

- Non, la guerra !

 E aici las campanas de la gleya se metèron a sonar lo tòcasenh . Còp-set totis (los parents, los mainatges, lo vailet , la goja e de vesins qu'èran aici) s'agenolhèran e pregèran. 

Apuèi lo Perròt lor diguèt adieussiatz ; èra mobilizat e partissiá .

Lo tornèron pas veire : siosquet dins los primièrs tuats en Belgica.

 

Aquèls paisans, que comprenion pas res a la geòpolitica, avián pressentit la catastròfa qu'arribava e los chaples qu'anavan se produire.

Los omes politicas, eles, avián res vist arrivar, eran mas preòccupats per lor carrièra ...


1914 CHEZ MA MERE

 

Je vais vous conter une histoire que m'a contée ma regrettée mère.

Ma mère était née dans une ferme du Quercy.

Cette famille n'était pas très riche, mais quand même avait quelques ressources. Et il en fallait parce qu'il y avait six enfants en 1914 .

Un matin, le valet arriva du village à bicyclette. Il était tout tremblant et affolé, il ne faisait que répéter : « Ca a éclaté, ça a éclaté ! » Le père lui dit :

- Pierrot, calme-toi ! Qu'est ce qui a éclaté, la machine ?

- Non la guerre !

Et sur ce, les cloches de l'église se mirent à sonner le tocsin. De suite, tout le monde (les parents, les enfants, le valet, la bonne et des voisins qui étaient là) s'agenouillèrent et prièrent.

Ensuite Pierrot leur dit au revoir ; il était mobilisé et il partait.

Ils ne le revirent pas : il fut dans les premiers tués en Belgique.

Ces paysans, qui ne comprenaient rien à la géopolitique avaient pressenti la catastrophe qui arrivait et les tueries qui allaient se produire.

Les hommes politiques, eux, n'avaient rien vu arriver, ils étaient plus préoccupés par leur carrière...

 

 

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